Faune des Pyrénées. Comptage des Milans royaux.

Résultats du 11ème comptage des milans royaux hivernants : les Pyrénées, principale terre d’accueil en France !

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Milan royal en vol. Ph. P. Harlé.

Un comptage d’envergure européenne a été organisé les 7 et 8 janvier derniers. Il a été coordonné par la LPO Pyrénées Vivantes pour l’ensemble du massif et a mobilisé plus de 200 observateurs issus de 15 organisations environnementales. Les résultats obtenus démontrent une fois de plus l’importance du massif pyrénéen pour cette espèce et pour sa conservation. En effet, un peu plus de 5550 milans royaux hivernants répartis sur 124 dortoirs ont été dénombrés.

Cette opération a permis également d’observer 16 milans royaux équipés de marques alaires et 7 équipés de balises GPS. Originaires d’Espagne, de Suisse, de République Tchèque, d’Allemagne ou d’Autriche, ces oiseaux fournissent de précieuses informations sur leurs déplacements migratoires ou leur hivernage dans les Pyrénées. Certains sont fidèles à leur territoire d’hivernage car ils ont déjà été observés l’an dernier sur les mêmes quartiers. Mais si les Pyrénées sont une terre d’accueil pour le Milan royal, et notamment en hiver, l’accueil reste une notion toute relative… En effet, cette espèce souffre régulièrement d’empoisonnements et de tirs.

11 cadavres retrouvés en 2016 et déjà 5 en 2017 !

Des autopsies et analyses toxicologiques sont menées sur tous les cadavres collectés afin de mieux identifier les principales causes de mortalité et les molécules chimiques responsables. Les résultats sont sans appel et confirment malheureusement les tendances des années passées :

– Le Milan royal est victime du poison pour 2/3 des cas en 2016 : les raticides utilisés régulièrement pour la destruction des rongeurs se retrouvent dans les cadavres de Milan royal (les rongeurs morts ou vifs constituent son repas principal).

– Le Milan royal est victime de tirs ou de percussions contre les voitures pour un 1/3 des cas en 2016 : les milans royaux affaiblis par des intoxications régulières sont plus facilement exposés au tir et à la collision.

Rappelons que cette espèce protégée est strictement européenne (classée vulnérable par l’UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Elle fait l’objet d’un Plan National d’Actions et de divers programmes Européens de conservation. Les effectifs de Milans royaux hivernants comptabilisés dans les Pyrénées montrent à quel point la qualité de ce territoire est déterminante pour sa conservation. A nous, acteurs pyrénéens d’en faire une véritable terre d’accueil !

Les structures participantes à ce comptage…

Mifenec, Hegalaldia, le Groupe d’Études Ornithologiques Béarnais, le réseau avifaune de l’ONF, le Parc National des Pyrénées, Nature Midi-Pyrénées, le Groupe Ornithologique Gersois, l’Association des Naturalistes de l’Ariège, les LPO Aquitaine, Haute-Garonne, Aude, Mission Rapaces, Nature Comminges, Cerca Nature, l’Association Ch. Flahault.

Faune des Pyrénées.

Les couples de Gypaètes barbus filent le grand amour dans le Parc national des Pyrénées.

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Un couple de Gypaètes barbus en vallée d’Ossau. Ph. D. Peyrusqué.

Ce ne sont pas moins de douze couples de gypaètes barbus sur les quatorze présents sur le territoire du Parc national, qui viennent d’être observés en couvaison. Une heureuse nouvelle quand on sait que la stratégie de reproduction du Gypaète barbu est basée sur la longévité et l’expérience des adultes.

En effet, malgré une espérance de vie de plus de trente ans, les gypaètes barbus se reproduisent peu et tardivement. Ils ne vivent en couple qu’à partir de 6 ou 7 ans et ce n’est que vers l’âge de 7 ans qu’ils débutent leur première longue période de reproduction de 10 mois. En moyenne, un couple donne un jeune à l’envol tous les 3 ans !

2017 sera-t-elle l’année du Gypaète barbu au Parc national des Pyrénées ?

De la vallée d’Aspe (4 couples), à la vallée d’Aure (3 couples), quatorze couples sont suivis dans le cadre du Plan national d’actions porté par la Direction régionale de l’environnement et de l’aménagement et du logement avec pour opérateur technique la Ligue de Protection des Oiseaux Pyrénées Vivantes et en partenariat, notamment, avec le Parc national des Pyrénées. Autre bonne nouvelle issue des observations menées par les gardes-moniteurs du Parc national : un quinzième couple se serait installé dans le Béarn.

Laissons désormais les adultes couver à tour de rôle, durant 52 à 53 jours, le précieux œuf, en veillant à ce qu’il ne soit pas aux prises du froid ni de prédateurs (grands corbeaux). Si aucun dérangement, synonyme d’abandon du nid par les adultes, ne survient, l’éclosion se passera dans les meilleures dispositions au mois de mars. Quatre mois d’élevage seront encore nécessaires avant que le gypaèton ne prenne son envol. Grâce au travail engagé avec les utilisateurs de l’espace aérien et les chasseurs, aucun dérangement anthropique n’a été observé l’an dernier. Gageons qu’il en sera de même pour ce nouveau cycle de reproduction.

EDF. Inspection décennale d’un barrage de haute montagne.

Cap-de-Long sous toutes les coutures.

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Le Lac de Cap de Long.

Logé à plus de 2 000 mètres d’altitude dans les Hautes-Pyrénées, le barrage de Cap-de-Long est le 2ème plus grand réservoir des Pyrénées. Programmé en avril 2017, l’Examen Technique Complet (ETC) du barrage va permettre de procéder à l’inspection décennale réglementaire des parties immergées.

Dans le cadre des exigences réglementaires et en lien avec les services de l’État (DREAL), l’inspection décennale du barrage aura lieu en avril 2017. Pour la rendre possible, la retenue de 67 millions de m3 d’eau doit être abaissée pour permettre le contrôle des parties habituellement immergées, ainsi que des travaux de maintenance sur l’ouvrage. À ce jour, elle a déjà perdu plus de 95 % de son volume. Préparée depuis 2 ans, en concertation avec les services de l’État et les acteurs du territoire pour préserver le milieu aquatique, cette opération d’envergure va garantir la sûreté de l’ouvrage sur le long terme.

Des chantiers en parallèle…

Cet abaissement permet à EDF d’entamer dès février, un lourd programme de maintenance des installations. Le barrage de Cap-de-Long étant l’ouvrage clé de la centrale de Pragnères, EDF profitera de son arrêt pour rénover 2 groupes de production sur 3. En mai 2017, Cap-de-Long se remplira par son bassin-versant et grâce aux pompages de l’eau de la vallée des Gaves. Il alimentera ensuite la centrale de Pragnères, installation à fort enjeu de production hydroélectrique pour les Pyrénées.

Le drone, un service innovant…

Pour la première fois dans les Pyrénées, le contrôle visuel détaillé du parement d’un barrage s’effectuera par le balayage automatique d’un drone programmé. Grâce aux capteurs embarqués, une modélisation 3D de l’ouvrage sera réalisée pour obtenir un diagnostic plus performant. L’utilisation du drone dans ces zones difficiles d’accès permet de réduire et de sécuriser l’intervention.

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Faune des Pyrénées. Protection du Gypaète barbu…

Quand pastoralisme et espèces protégées se côtoient !

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Derniers préparatifs pour l’héliportage en Vallée d’Aspe.

La nouvelle saison de nidification chez le Gypaète barbu est l’occasion de saluer le bel exemple de travail collaboratif intervenu en juin 2016 entre l’IPHB, en Vallée d’Aspe (64) et le Parc national des Pyrénées.

Alors qu’un couple de casseurs d’os élevait son jeune dans la zone de l’Embarère, l’Institution patrimoniale du Haut-Béarn (IPHB) devait procéder durant plusieurs jours et avant la montée en estive, à des opérations d’héliportage pour l’approvisionnement des cabanes pastorales. Espèce très sensible au dérangement, la quiétude est indispensable au Gypaète barbu notamment en période de reproduction.

Informé de ces survols prochains par l’IPHB, Jérôme Démoulin, garde-moniteur du Parc national des Pyrénées, référent « Gypaète barbu » en vallée d’Aspe, et Jérôme Lafitte, chargé de mission faune du Parc national, ont défini, en collaboration avec la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et l’IPHB, un plan de vol conçu pour éviter le dérangement des oiseaux. Pensé pour impacter le moins possible les conditions et le temps de vol des hélicoptères et par là même, le coût de l’opération, il a été entériné par la Direction régionale de l’environnement et de l’aménagement de Nouvelle-Aquitaine (DREAL) en charge du plan national d’actions en vue de la préservation du Gypaète barbu.

Conscients de la responsabilité patrimoniale collective envers cette espèce protégée, Didier Hervé, directeur de l’IPHB, et Jean Brosset, pilote d’Hélibéarn, se sont appropriés ces données pour une mise en œuvre modèle. C’est ainsi que les cabanes des Escurets, de Lapassa et Laiterine (commune d’Accous) ont été approvisionnées par héliportage. Partenaire du suivi du gypaète barbu, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) a veillé à la quiétude des rapaces lors de ces opérations.

Grâce à ce partenariat exemplaire, le jeune et ses parents n’ont pas subi de perturbation à tel point que le couple s’est installé, cette année encore, au même nid pour un nouveau cycle de reproduction. Le jeune « nettoyeur des estives » a, quant à lui, pu prendre son envol aux alentours du 15 août 2016.

Observé à plusieurs reprises durant l’automne, il évolue désormais tout naturellement indépendamment de ses parents. Cette reproduction a été la seule menée à son terme dans le département des Pyrénées-Atlantiques en 2016.

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Gypaète barbu en vol. Ph. M. Kakzmar.

Culture. Marie Colombie expose aux Thermes de Luchon.

Le P’tit Pyrénéen est allé à la rencontre de Marie Colombie, artiste hors du commun, qui expose ses œuvres aux Thermes de Luchon (31) jusqu’au 31 mars 2017…

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Marie Colombie présentant le kiosque de Luchon. Ph. Pierre Champion.

Le P’tit Pyrénéen : « Vos tableaux sont tous exposés aux Thermes de Luchon ? « 

Marie Colombie :  » 17 de mes tableaux sont exposés effectivement dans le hall des Thermes de Luchon, mais aussi 10 à Montréjeau au restaurant l’Orangerie du Mont Royal qui va bientôt ouvrir. Certains sont au Grand Hôtel de Superbagnères et à la Boutique éphémère d’Eleonor West à l’occasion du Festival des Créations Télévisuelles de Luchon. « 

LPP :  » Comment avez-vous débuté ? « 

Marie : « Cela fait 4 ans que j’expose mes tableaux à Luchon. J’avais commencé avec une affiche de Luchon qui a beaucoup plu et depuis c’est un conte de fées entre cette ville et moi. Chaque année, je fais un tableau à partir d’une affiche du Festival de Luchon, et aussi de celle de la Fête des Fleurs. »

LPP : « Comment procédez-vous pour réaliser vos tableaux ? « 

Marie : « Je reçois une affiche par internet que j’envoie à mon imprimeur. Ce dernier la sort en 3 exemplaires sur papier spécial. Je colle la première, je découpe les autres. Aux endroits où je veux mettre du relief, je mets du silicone, je travaille le papier et le silicone. Ensuite je nettoie le tableau et après quelques heures, je mets du vernis céramique à froid dessus. Cela représente environ une quarantaine d’heures de travail. Je procède de la même façon avec mes photos. Mais là c’est tout autre chose car je suis vraiment dans la création. Ce travail ne donne pas vraiment sur internet. Il faut que les gens viennent pour réaliser la profondeur et les reliefs que je donne à tous ces tableaux. Notamment le kiosque de Luchon réalisé à chaque saison, sauf le printemps où j’ai créé un tableau avec le Brandon, inscrit au Patrimoine immatériel. Mais ce kiosque… C’est ma muse ! J’aime aussi associer un poème à une de mes créations, c’est le cas avec l’oiseau (NDLR… voir dans le diaporama). « 

LPP : « Vous avez une anecdote à nous raconter qui s’est déroulée ce matin lors du Festival de Luchon… »

Marie : « Oui… Ce matin des malvoyants sont venus aux Thermes suite à une rencontre avec eux la veille, lors d’une projection d’un film qui leur était réservé… Ils font parti de l’association Pourquoi pas Moi. A la fin de la projection, je les ai rencontré et ils m’ont dit que ce qui leur manquait, c’était du relief, du 3D. Alors je leur ai dit de venir à l’exposition. Ils ont passé plus d’une heure devant mes tableaux à les toucher. J’ai pu leur transmettre ma passion. Ils ont réussi à deviner les fleurs, animaux ou paysages grâce au toucher et à mes explications. Cela a été un moment de bonheur intense ! Et pour la petite histoire, quand j’ai commencé à créer mes tableaux, on m’avait dit que c’était de l’art trop populaire… Et maintenant je peux dire que je remercie ceux qui m’avaient dit cela car j’en avais fait mon atout. Je veux et je revendique que ce soit de l’art populaire qui s’adresse à tout le monde et pas qu’à l’élite. C’est de l’art qui parle avec le cœur et ce matin, avec les malvoyants, j’ai vécu un partage intense. J’espère sincèrement qu’il y aura une suite à ces nouvelles rencontres ! « 

Le P’tit Pyrénéen

Photos : Pierre Champion

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